Féminicide : le procès de l'ex-mari de Chahinez Daoud s'ouvre à Bordeaux

C'est l'un des féminicides qui a bouleversé la France. En mai 2021, Chahinez Daoud a été brûlée vive par son ex-mari en pleine rue à Mérignac (Gironde). Son ex-mari est jugé à partir de lundi 24 mars 2025.

Sa mort avait bouleversé la France. Chahinez Daoud, 31 ans, est morte brûlée vive en pleine rue en mai 2021 à Mérignac (Gironde). Son ex-mari, Mounir Boutaa, est jugé pour "assassinat" devant la cour d'assises de la Gironde à partir de lundi 24 mars 2025 et jusqu'à vendredi 28 mars 2025.

Il est jugé quatre ans après les faits dans lesquels des policiers avaient été sanctionnés pour "défaillances". Chahinez avait déposé 7 plaintes et mains courantes contre son mari. Une de ses plaintes a été recueillie par un policier qui vient lui-même d'être condamné pour "violences intrafamiliales", elle n'avait pas été transmise au parquet, et aucune mesure de précaution n'a été mise en place. Mounir Boutaa avait été condamné pour violences conjugales en 2020 mais avait été libéré au bout de quelques mois.

Il ne "voulait pas la tuer, juste laisser des marques"

Mounir Boutaa nie l’intention de tuer. Il dit aux enquêteurs qu'il voulait la "brûler un peu pour lui laisser des marques". Pour Me Julien Plouton, l'avocat des parents de la victime, “il y a eu des actes préparatoires”. Le jour de sa mort de la mère de famille, il s’était installé dans un fourgon dans la rue de son ex-femme, pour guetter ses allées et venues. Ce fourgon était aménagé de sorte qu'il ne puisse être vu à l'intérieur, mais qu’il puisse voir à l’extérieur. Quand elle sort à 18h pour récupérer ses enfants, il lui tire dans les jambes à deux reprises. Il récupère les clés de la maison, attrape un bidon d'essence puis asperge son corps avant de mettre le feu à l'habitation, après avoir fait sortir le fils aîné de Chahinez.

Il a été interpellé trente minutes après les faits. Lors du trajet vers le commissariat, il répète aux policiers qu'il avait une "mission" à accomplir en tuant sa femme. Ses avocates, Me Anaïs Duvot et Elena Badescu, expliquent qu'"il n'avait pas prémédité son geste, et que ce jour-là, lorsqu'il est allé devant le domicile de Chahinez Daoud, il a toujours dit qu'il n'avait pas eu l'intention formée en amont d'intenter à la vie de son ex-conjointe". Mounir Boutaa encourt une peine de réclusion criminelle à perpétuité.

Pour rappel, en France depuis le 1er janvier 2025, on compte 32 féminicides selon le collectif féministe NousToutes, dont 3 dans les Pays de la Loire et 2 en Bretagne. Si vous êtes témoin ou victime de violence, vous pouvez contacter le 3919, un numéro de téléphone gratuit et anonyme. En cas de danger immédiat, il faut contacter la police au 17 (ou 114 par SMS).