10 octobre 2024 à 12h54 par Maxime MARTINEZ

SOS pour sauver le Belem : "on pourrait ne plus naviguer"

Voici le SOS d’un navire en détresse. Ce navire c’est le Belem. La partie arrière du navire montre des signes inquiétants de vieillissement. Un appel aux dons est lancé par la Fondation Belem - Caisse d’Epargne. Interrogée par RCA, Christelle Hug de Larauze, déléguée générale de la fondation, explique les raisons de cet appel.

Le Belem à l'arrivée de la flamme olympique à Marseille
Le Belem à l'arrivée de la flamme olympique à Marseille
Crédit : France 2 - Capture d'Ecran

Vous lancez donc un SOS sur l'avenir du Belem. Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qui se passe sur le bateau actuellement ? 

Le Belem est un grand voilier, un trois-mâts construit en 1896 (aux chantiers Dubigeon à Nantes). C'est le plus ancien bateau naviguant au monde, de la manière dont on le fait naviguer. Vous imaginez bien que pour prolonger la vie d'un grand voilier construit à cette époque, cela nécessite beaucoup de soins. En particulier, il faut aussi adapter le navire aux spécificités du 21e siècle et le rendre autorisable à la mer en toute sécurité. Il est donc extrêmement bien équipé avec des conditions de sécurité, bien évidemment. Ça nécessite un soin très particulier et très récurrent.

En 2023, nous sommes attaqués à la restauration d'une partie de la coque située sous la cale-machines et là nous savons que, et c'est le SOS comme nous lançons, le côté arrière du navire, toute la poupe du Belem doit être restaurée à l’hiver prochain. On lance ce SOS parce qu'on est obligé de programmer ses travaux un peu longtemps à l'avance et pour aller jusqu'au bout des travaux, il nous faut réunir les fonds. Ce n’est pas comme s'il y avait quelque chose de cassé sur le bateau, c'est vraiment de l'entretien. Le Belem, c'est une vieille dame, elle a un cœur de de jeune fille, c’est un bateau extrêmement bien entretenu. 

C'est donc des signes de vieillissement naturels : s’il n’y a pas de restauration, le Belem pourrait rester à quai ? 

Si on ne fait pas les restaurations nécessaires, on a de l'érosion au niveau notamment des tôles qui constituent à cause la coque du Belem et ces tôles d'acier s'érodent et qu'on perd en épaisseur. Si on perd plus de 20% d'épaisseur, on ne peut plus naviguer.  

Si on ne fait pas tout ce qu'on doit faire, on pourrait ne pas avoir d'autorisation de navigation et on n’amènerait plus des gens à la mer. Le Belem, c'est c'est un musée vivant, un musée où on apprend la vie, un bateau qui est très dans l'air du temps, de la modernité, de la détox digitale, des énergies propres, etc. Il a quelque chose à nous dire sur notre passé et s'inscrit complètement dans l'ère du temps. 

Combien vous faut-il pour financer cette intervention ? 

Là, on lance un appel à dons de 500.000 euros. On sait déjà que ce ne sera pas suffisant pour aller au bout des travaux. On fera plusieurs tranches de lancement d'appels à dons. On pense que le chantier va dépasser le million, voire peut-être atteindre peut-être atteindre les deux millions. On n'a pas encore le chiffrage exact de l'intégralité des tranches des travaux qu'il va falloir faire pour aller restaurer cette poupe du navire. 

Des travaux qui se dérouleront l'hiver prochain, c'est ça à Nantes et à Saint-Nazaire ? 

Cette année, le bateau va hiver mieux à La Rochelle. L'année prochaine (en 2025-2026) on prévoit un hivernage à Nantes et les chantiers avec les cales sèches se font à Saint-Nazaire. 

Le Belem vient de finir une année exceptionnelle avec la flamme olympique notamment? 

Oui, c'est vraiment l'année exceptionnelle pour le navire qui a été exposé au monde aux yeux du monde comme jamais. Il a vraisemblablement vécu la plus belle année de sa vie, l'exposition la plus incroyable. Maintenant, il est connu dans le monde entier, il est identifié comme le bateau de l'olympisme puisque c'est lui qui a apporté le feu olympien et a lancé les Jeux en France. C'est une belle récompense pour toute une communauté de personnes qui s'occupent du Belem et qui, à la force des poignets, croit en au projet : l'équipage, les amoureux du Belem, les gens de la fondation, les administrateurs, les mécènes, les donateurs.  

C'est une très belle récompense pour toute cette communauté qui adore le Belem et le bateau nous le rend bien. Il suscite l'admiration et il embarque les générations nouvelles avec lui, avec ces jeunes qui ont vécu une expérience incroyable entre Athènes et Marseille. Il est le grand voilier des Français et il l'a bien prouvé avec sa mission olympienne. 


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