Publié : 7 octobre 2024 à 9h51 par Titouan GUIBERT

Deux millions de seniors vivent sous le seuil de pauvreté en France : un isolement grandissant

Le dernier rapport de l'association Les Petits Frères des pauvres met en lumière une réalité alarmante : deux millions de personnes âgées vivent sous le seuil de pauvreté en France. Une précarité qui touche particulièrement les femmes et les personnes vivant seules, renforçant leur isolement social.

Une pauvreté en hausse parmi les seniors
Une pauvreté en hausse parmi les seniors
Crédit : © 2016 Thanasis Zovoilis - Getty Images

Le nombre de seniors pauvres est en augmentation. Selon le rapport publié le 30 septembre dernier, 10,6 % des personnes âgées de 65 à 74 ans vivaient sous le seuil de pauvreté en 2022, contre 7,5 % en 2017. Ce seuil est fixé à 1 216 euros par mois pour une personne seule, soit 60 % du revenu médian. Les femmes, plus souvent seules et aux carrières interrompues, sont particulièrement vulnérables. 

L'isolement, conséquence de la pauvreté

Vivre seul augmente significativement le risque de pauvreté. Selon l'Insee, 18,8 % des seniors vivant seuls sont concernés par la précarité, contre 6,4 % des couples. Ce phénomène est aggravé par l'isolement social : près de quatre seniors sur dix se sont privés de sorties, de vacances ou ont limité leurs déplacements par manque de moyens au cours des douze derniers mois. 

La fracture numérique et l'accès aux aides

L'enquête révèle que plus de 50 % des personnes interrogées ne bénéficient d'aucune aide sociale, en partie en raison d'une mauvaise information. De plus, les démarches administratives en ligne représentent une barrière pour les trois quarts des seniors concernés, illustrant un malaise face à la numérisation croissante des services publics. Pour pallier cette situation, un projet de solidarité à la source est en cours de préparation, visant à attribuer automatiquement certaines aides en fonction des revenus déclarés.

Une revalorisation du minimum vieillesse

L'association Les Petits Frères des pauvres plaide pour une revalorisation du minimum vieillesse, actuellement fixé à 1 012 euros par mois, afin de l'aligner sur le seuil de pauvreté. Cette mesure, qui coûterait environ 2 milliards d’euros par an, pourrait offrir un filet de sécurité à de nombreux seniors en difficulté. L'association demande également la mise en place d'un rendez-vous retraite pour les personnes dont les pensions sont estimées inférieures au seuil de pauvreté, afin de prévenir la précarité future.


Retrouvez toute l'actu de la région et recevez les alertes infos de la rédaction
en téléchargeant l'application mobile RCA