Publié : 27 avril 2016 à 15h39 par Hélène Galiana
Un homme jugé aux assises pour le "meurtre" de son ami à Pornichet
Un quadragénaire comparaît en ce moment à Nantes, pour le meurtre de son ami chez qui il logeait à Pornichet, le 8 avril 2013.
Un Nazairien de 48 ans comparaît depuis mardi devant la cour d'assises de la Loire-Atlantique pour le "meurtre" d'un ami, retrouvé mort à son domicile de Pornichet le 8 août 2013, sur fond d'alcool . L'accusé avait lui-même appelé la police : ce serveur disait avoir retrouvé le corps inanimé de la victime chez qui il logeait depuis quelques jours, à son réveil. Cet éboueur intérimaire venait alors de rechuter dans l'alcoolisme après une "rupture sentimentale" et avoir appris que ses contrats auprès de Veolia ne seraient pas renouvelés... Décrit comme "un frère" par l'accusé, il présentait alors un taux de 3,84 g d'alcool par litre de sang.
Après de multiples "louvoiements" au cours de l'instruction, l'accusé avait finalement reconnu avoir sommé ce soir-là son ami "d'arrêter ses conneries" et de l'avoir "poussé au niveau du cou" pour le coucher sur son lit.
Le médecin légiste avait lui-même conclu à une "strangulation vitale manuelle", et à une "compression cervicale volontaire et appuyée". Il soulignait aussi que la "bifurcation carotidienne" était le siège d'un centre nerveux, et qu'une pression à cet endroit pouvait occasionner "une perte de connaissance et un décès rapide en quelques secondes".
Une mise en scène ?
Le fait que l'accusé ait débarqué "déboussolé", "affolé" et avec "les larmes aux yeux" chez les voisines de son ami, avant-même d'appeler la police le lendemain des faits, n'était pas en soi une preuve de son innocence, d'après le juge d'instruction : ce dernier n'a pas exclu une possible "mise en scène" de sa part.
"J'ai beaucoup de mal à accepter le fait que je suis responsable de ce désastre, envers un gars que j'aimais vraiment beaucoup", avait pour sa part écrit l'accusé, dans une lettre adressée à ses parents depuis la maison d'arrêt. L'homme n'était pas totalement inconnu de la justice, jusqu'alors : il a déjà été condamné à deux reprises pour des vols avec violences, à Nice et à Paris. Il est aussi apparu qu'il avait menacé son ex-compagne avec un revolver.
Plusieurs de ses anciens collègues, employeurs et amis ont également fait état d'un "alcoolisme certain en ancien" chez ce garçon de café, qui voulait se reconvertir comme boucher. L'expert avait ainsi évoqué l'hypothèse qu'il aurait "vu dans la déchéance de son ami l'image de ce qu'il pouvait craindre de devenir".
Les jurés de la cour d'assises de la Loire-Atlantique rendront leur verdict ce vendredi.