14 novembre 2024 à 12h31 par Maxime MARTINEZ

Un Nantais rescapé du génocide au Rwanda récolte des fonds pour rénover des écoles dans son pays d’origine

Adopté à l’âge de trois ans par une famille française après le génocide au Rwanda, le Nantais Valentin Sauvourel, veut redonner à son pays d’orgine. Il a créé en 2018 l’association "l’école des 1.000 collines" et mène, avec son ami Emmanuel Cortez, une campagne de financement participatif pour rénover des écoles au Rwanda.

Valentin Sauvourel et Emmanuel Cortez de l'association "l'école des 1.000 collines"
Valentin Sauvourel et Emmanuel Cortez de l'association "l'école des 1.000 collines"
Crédit : Maxime Martinez / RCA

“J’ai gagné au loto de la vie”. Cette phrase, Valentin Sauvourel aurait pu ne jamais la prononcer. Adopté à l’âge de trois ans par une famille française, il est un survivant du génocide des Tutsis, au Rwanda, qui a fait jusqu’à un million des morts entre avril et juillet 1994. S’il a gagné au loto de la vie, c’est aujourd’hui parce qu’il est vivant.

30 ans plus tard, Valentin Sauvourel souhaite renouer avec son pays d’origine, le pays des 1.000 collines. Depuis 2018, il a fondé une association dédiée à l’accès à l’éducation pour les enfants rwandais : "L'École des 1.000 collines". 

“L’école est un outil d’émancipation incroyable"

Dans un pays où des enfants marchent souvent trois heures aller et la même chose au retour pour se rendre en classe, les risques sont nombreux : les jeunes filles peuvent être victimes de viols, les jeunes garçons enlevés sur leur trajet. L’objectif de son association est, à la fois, de raccourcir ce chemin pour aller à l’école et d’améliorer l’infrastructure scolaire en rénovant les établissements scolaires. 

Écouter l'interview de Valentin Sauvourel ►

Pour financer ces projets, Valentin Sauvourel a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule, visant à réunir 7000 euros, le montant nécessaire pour rénover une salle de classe. Une somme vitale dans des zones où les écoles s’effondrent sous le poids des moussons, mettant en danger la vie des élèves. "La collecte, c’est pour leur garantir un espace sécurisé. L’école, ce n’est pas seulement l’éducation, c’est aussi un abri, une zone de sécurité pour les enfants" souligne Valentin.

Un livre pour rénover des écoles

Aux côtés de Valentin dans cette aventure, Emmanuel Cortez, ami de longue date et jeune auteur. Il a décidé de soutenir l’association grâce à son première roman : inspiré par la résilience des Rwandais et de son ami, il explore les thèmes de l’inné et de l’acquis, sur fond d’histoire franco-rwandaise. Pour lui, le Rwanda incarne cette force de réconciliation et de dépassement des épreuves. Il a choisi de reverser tous les bénéfices de la vente de son livre à l’association de Valentin.

"C’est formidable de penser que, grâce à un livre, on peut aider à rénover des écoles", s’enthousiasme Emmanuel.

Écouter l'interview d'Emmanuel Cortez ►

Pour inciter à la solidarité, différentes contreparties sont proposées aux contributeurs : le roman en version papier ou numérique, un t-shirt en tissu wax inspiré des motifs rwandais, et même un combo livre et t-shirt. 

Pour Valentin, cette collecte est le moyen de redonner au Rwanda ce qu’il a reçu en France. "J’ai eu la chance d’échapper aux traumatismes du génocide, mais je me dois d’aider ces enfants qui n’ont pas eu cette même opportunité", explique-t-il. Pour lui, ce projet est une manière de tourner la page sur le passé, en construisant un avenir pour ces jeunes.

>>> La cagnotte participative de l'association est à retrouver ici


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