Publié : 24 juin 2015 à 13h11 par Anthony MARSAIS

Lynchage d'un policier à Bouguenais : trois Gitans jugés par la cour d'assises

Il avait été laissé pour mort, inanimé, le visage déformé par la violence des coups. Un policier de la BAC se trouve depuis hier face à celui qui l'aurait roué de coups un soir de juillet 2012, dans un camp des gens du voyage de Bouguenais...

RCA
Crédit : - Le père et le fils nient les faits qui leur sont reprochés.

NANTES, 23 juin 2015 (PressPepper) - Un père et deux de ses fils sont jugés depuis mardi aux assises pour une "tentative de meurtre" et des "violences aggravées" sur des policiers de la Brigade anti-criminalité, qui avaient fait l'objet d'un vrai "lynchage" sur un camp de gens du voyage en juillet 2012 à Bouguenais.

 

Les trois fonctionnaires avaient en effet pris en chasse ce soir-là une Seat roulant à vive allure, qu'ils pensaient pilotée par un automobiliste mineur. Le jeune homme, âgé en réalité de 20 ans, avait alors grillé des stops et pris des ronds-points à l'envers, à Rezé puis Bouguenais, avant d'arriver près d'un camp de gens du voyage.

 

L'automobiliste et ses deux passagers, qui avaient fui à pied, avaient ensuite été poursuivis par deux des trois policiers. Mais ceux-ci avaient dû battre en retraite, après avoir été encerclés par une quinzaine d'individus.

 

L'un des deux policiers avait alors été frappé à la tête avec sa matraque, récupérée par un de ses agresseurs, avant d'être frappé au sol malgré son état inconscient... Le second fonctionnaire avait dû lui affronter "quatre ou cinq assaillants qui s'étaient jetés sur lui", rapporte l'ordonnance de mise en accusation du juge d'instruction, et l'avaient frappé alors qu'il était "au sol dans des buissons".

 

Le jeune homme accusé d'avoir porté les coups les plus graves, avait finalement été interpellé assez vite par des renforts policiers. Celui-ci aurait notamment été vu en train de "reculer d'un pas en arrière pour prendre de l'élan, et taper plus fort" sur le visage du premier policier à terre, selon un policier arrivé sur place. "C'est bien fait pour sa gueule à ce fils de pute, sale flic", avait alors lancé un des individus qui entourait le suspect.

 

RECLUSION CRIMINELLE A PERPETUITE ENCOURUE

 

"Au cours de son transport au commissariat, il déclarait avec le sourire que les enquêteurs n'auraient pas le loisir d'entendre le policier lynché au motif qu'il était pratiquement mort", avait rapporté son escorte policière.

 

Le jeune homme de 25 ans, qui habite Bouaye, avait alors 0,9 g d'alcool par litre de sang. Son père, âgé de 44 ans, soupçonné d'avoir porté lui aussi des coups aux policiers de la BAC, avait pour sa part refusé de se soumettre aux contrôles, malgré ses "yeux brillants", son "haleine sentant l'alcool" et ses "propos répétitifs".

 

Mardi, au premier jour de leur procès devant la cour d'assises de Loire-Atlantique, ces derniers ont réfuté toute violence sur les policiers de la BAC, estimant qu'elles avaient été commises par d'autres... Leurs personnalités, et notamment leurs casiers judiciaires (14 et 25 condamnations respectivement), ont également été évoquées.

 

Leur frère et fils, conducteur présumé de la Seat, n'est quant à lui pas présent devant la cour d'assises de Loire-Atlantique : n'ayant jamais répondu aux convocations, il fait l'objet d'un mandat d'arrêt.

 

En attendant, l'enjeu du procès est important pour le principal suspect, en détention provisoire depuis trois ans : une "tentative de meurtre" sur un policier peut être punie de la réclusion criminelle à perpétuité. Son père, poursuivi pour de simples "violences aggravées", comparaît lui libre : il a été placé sous contrôle judiciaire, après avoir fait un an de détention provisoire. Leur procès doit se terminer vendredi./GF (PressPepper)

 

Ecoutez l'avocate des parties civiles, Maître Annie Hupé :

 

Écouter L'avocate des parties civiles rappelle la violence des coups.


© 2014 PressPepper SARL - Tous droits réservés. Aucune des informations contenues dans ce serveur ne peut être reproduite ou rediffusée sans le consentement écrit et préalable de la SARL PressPepper. Tout contrevenant s'expose aux sanctions prévues par les articles L 122-4 et L 335-3 du Code de la Propriété intellectuelle : jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende.





Retrouvez toute l'actu de la région et recevez les alertes infos de la rédaction
en téléchargeant l'application mobile RCA