Publié : 29 février 2016 à 17h46 par Anthony MARSAIS

Distributeurs de billets piégés : "Scooby", le voleur, a été trahi par Facebook

Il avait trafiqué des distributeurs de billets à Nantes, Vallet, Saint-Brévin-les-Pins, Machecoul et Héric notamment.

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Un Roumain de 25 ans a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Nantes à cinq mois de prison fermes, et maintenu en détention à l'issue de sa comparution immédiate, pour avoir piégé soixante distributeurs automatiques de billets (DAB) du Crédit agricole en l'espace de cinq mois.

 

Le tribunal correctionnel de Nantes a également prononcé cinq mois de prison avec sursis, assortis d'une mise à l'épreuve de dix-huit mois, à l'encontre de S.M., qui aura obligation dans ce cadre de rechercher du travail.

 

Entre août 2015 et janvier 2016, il avait volé près de 4.000 € à Nantes, Machecoul, Saint-Brévin-les-Pins, Vallet, Vieillevigne ou Héric, mais aussi à La Motte-Achard, Beaulieu-sous-la-Roche ou Saint-Christophe-du-Ligneron (Vendée). Un autre "cash trapping" lui était imputé à Mauléon (Deux-Sèvres), dans la nuit du 14 au 15 décembre.

 

Le prévenu, installé dans un camp de Roms à Nantes, apposait pour cela un ruban adhésif double face sur la fente d'où sortent habituellement les billets. Son dispositif était calibré pour convenir à l'ancienne génération de DAB du Crédit agricole, dépourvue de systèmes de sécurité. Il n'agissait que le soir ou le week-end : les clients floués - qui croyaient à un dysfonctionnement - étaient contraints d'attendre au moins le lendemain pour se plaindre auprès de la banque. 

 

"Ce phénomène n'est pas nouveau, on avait déjà eu une série similaire il y a deux ou trois ans", a témoigné à l'audience le responsable de la sécurité du Crédit agricole Loire-Atlantique/Vendée, qui ne s'est pas constitué partie civile. "Depuis, on a installé des dispositifs anti-cash trapping. Et, à terme, ce type de distributeurs de billets va être supprimé."

 

TRAHI PAR SON PROFIL PUBLIC FACEBOOK

 

L'auteur des faits avait finalement été dénoncé par un "renseignement anonyme", selon la présidente du tribunal correctionnel, avant d'être trahi par son profil public Facebook : S.M. y portait des vêtements similaires à ceux de l'individu capuché repéré sur les images de vidéosurveillance de la banque. Il était également fait mention sur le réseau social de son surnom, "Scooby", comme l'avait indiqué l'informateur des gendarmes.

 

L'intéressé a au final reconnu l'ensemble des faits qui lui étaient reprochés. "Je regrette ce que j'ai fait... Je sais que ce n'est pas bien, mais je n'ai pas eu d'autre choix pour subvenir aux besoins de ma famille", a traduit son interprète. 

 

Quatorze mois de prison, avec incarcération immédiate, avaient été réclamés par le parquet pour cet individu qui avait déjà purgé sept mois de détention pour des faits similaires... et qui avait récidivé six semaines après sa sortie de prison.

 

"Si 4.000 € en cinq mois c'est une escroquerie lucrative, alors la tête du parquet de Nantes va tourner au pôle financier de Paris", avait raillé l'avocat du prévenu. Me Matthieu Créach a au passage obtenu la relaxe de son client pour les "dégradations" sur les distributeurs de billets - qui ont été mis hors service par son dispositif.

 

"Ces dégradations ne sont pas intentionnelles, sauf à considérer qu'à grand renfort de ruban adhésif double face, on peut mettre à mal tout le système bancaire français", avait-il ironisé./GF (PressPepper)


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