7 août 2024 à 16h06 par Maxime MARTINEZ

Guérande : l'appel des paludiers face à la sur-circulation dans les marais

Les paludiers de Guérande expriment des inquiétudes croissantes concernant la sécurité et la préservation des marais salants face à la montée en puissance du tourisme à pied, en voiture et à vélo. Ils demandent une plus grande pédagogie sur le partage des routes entre producteurs et touristes.

Les marais salants de Guérande (image d'illustration)
Les marais salants de Guérande (image d'illustration)
Crédit : Gwen4435 / CC / Wikipedia

Un collectif paludier, composé de la Coopérative Les Salines de Guérande et du Syndicat Indépendant, interpelle les collectivités pour qu'elles se saisissent de la question des mobilités et du développement touristique dans les marais. La cohabitation des paludiers et leurs tracteurs en pleine saison de récolte avec les vélos et les voitures pose de plus en plus de problèmes. 

"En 2022, nous avons dû prélever et transporter une grande quantité de sel, ce qui a entraîné des rotations presque continues pendant deux mois à partir de mi-juillet. Cela a posé des problèmes de sécurité, notamment pour les cyclistes, qui sont très vulnérables. Nous avons constaté des problèmes de circulation, d'inconvenance et de dégradation des sites", explique Joseph Lecadre, président du syndicat des paludiers.

Des panneaux pour indiquer la circulation des tracteurs

Depuis l'année dernière, des actions ont été menées avec notamment des panneaux pour prévenir des circulations agricoles dans le secteur et le retrait des panneaux valorisant la circulation traversante dans les marais. Mais ce n'est pas suffisant pour les producteurs : "Nous ne nous opposons pas au tourisme, mais nous essayons de faire avancer un discours de vigilance et de pédagogie pour que les comportements soient compatibles avec notre activité et la fragilité du site", explique le patron du syndicat, rattaché à la Confédération paysanne.

"Nous demandons des efforts de pédagogie. Nous savons que cela se fera sur le long terme, car des solutions plus radicales compliqueraient notre activité professionnelle et celle des autres usagers de la route. Nous voulons que les gens comprennent que cette route n'est pas une route de promenade."

Pour Joseph Lecadre, il est ainsi impensable de mettre des barrières ou des badges pour accéder à ses routes. Sa réponse : de la régulation pendant la période de récole, pour la sécurité de tous les usagers de ces routes, parfois étroites, en plein cœur de la presqu'île guérandaise. Les paludiers appellent à une collaboration renforcée entre les différentes parties prenantes pour trouver des solutions durables et préserver l'activité et la biodiversité des marais guérandais.


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