Publié : 29 mai 2015 à 0h00 par La rédaction

Saint-Etienne-de-Montluc : le brocanteur accusé d'avoir abusé un riche amateur d'art

<p>Le brocanteur dément l'abus de faiblesse.</p>

Crédit : -

NANTES, 28 mai 2015 (PressPepper) - Trente mois de prison, dontvingt-quatre avec sursis, ont été requis jeudi contre un brocanteur de Thésée(Loir-et-Cher), jugé par le tribunal correctionnel de Nantes pour avoir"abusé de la faiblesse" d'un riche amateur d'art deSaint-Etienne-de-Montluc entre 2006 et 2008.

Agé de 66 ans, il aurait ainsi vendu pour 500.000 �?� d'objets de valeur àson client, âgé de 86 ans, qu'il avait rencontré sur un salon d'antiquaires àGuérande en 2005. Décrit comme un acheteur "compulsif", cet anciencadre bancaire - veuf et sans enfants - n'était pas présent à l'audience: "désorienté dans le temps", il est à présent sujet à un"problème d'alcool" et à une "démence organique", selon ungériatre.

"C'est vrai qu'il avait tendance à lever un peu le verre... On allaitensemble au resto, on prenait l'apéro, mais c'était quelqu'un de très bien dansses baskets", se défend le brocanteur à la barre du tribunal. Une versionconfirmée par l'aide à domicile de la victime, pour qui l'octogénaire avait"toute sa tête" au moment des faits.

Le prévenu admet ainsi lui avoir vendu "50.000 �?' un jeu d'échecsen ivoire - qu'il aurait pourtant acheté "12.000 �?', selon sesdéclarations en garde à vue... Problème : ce jeu d'échecs avait été volé pourmoitié en novembre 2009 au domicile du vieil homme. La moitié restante luiavait été rachetée par le brocanteur peu de temps, laissant à penser auxgendarmes que ce dernier était impliqué dans le vol. Le jour des faits, ils'était aussi fait conduire par un ami à Saint-Etienne-de-Montluc, avant de lelaisser en plan durant trois heures.

"Je ne suis mêlé, ni de près ni de loin, à ce cambriolage", nieavec force l'intéressé. "Si j'ai racheté la moitié restante du jeud'échecs, c'est parce que mon client insistait pour que je le fasse : il nesupportait pas d'avoir un jeu incomplet... Dans cette histoire, on me faitporter un chapeau qui est bien trop grand pour ma tête !"

"TOUT CA POUR CA"

Le brocanteur n'est pas le seul poursuivi dans cette affaire : sonbeau-frère et deux autres complices auraient participé au"blanchiment" des sommes issues de son "abus de faiblesse"présumé, en encaissant des chèques de l'octogénaire. "Je leur ai remis ceschèques car je n'étais pas tout à fait en règle : j'avais une micro-entreprise,dont le chiffre d'affaires ne devait pas dépasser 50.000 �?', se défend lebrocanteur.

Le tribunal correctionnel de Nantes, qui a mis son jugement en délibéré,rendra sa décision à leur encontre le 15 juillet. S'il suivait les réquisitionsdu parquet, aucun des quatre prévenus ne repartirait toutefois derrière lesbarreaux : les peines de prison fermes qui ont été réclamées couvrent leurspériodes de détention provisoire.

"Tout ça pour ça ! Dans cette affaire, des pelleteuses et des sondeursavaient été requis", rappelle l'avocat du beau-frère du brocanteur."C'est un dossier qui est vicié depuis le départ : on est partis sur uneescroquerie en bande organisée, où un homme âgé aurait été escroqué par unebande de commerçants ambulants, qui lui auraient vendu n'importe quoi à prixd'or... Or, cette thèse a été mise à bas par l'instruction."

Reste que le ministère public a aussi réclamé la confiscation des 122scellés (bijoux, tableaux...) saisis lors de l'enquête, dont la valeur couvreles 500.000 �?� dont l'octogénaire aurait été délesté. Le brocanteur, qui a étémis "sur la paille" par cette affaire, en a demandé la restitution."C'était un client comme on en rencontre certainement qu'une seule foisdans sa vie... J'en ai certainement profité", a-t-il simplement consenti àla fin de son procès./GF (PressPepper)

© 2014 PressPepper SARL - Tous droits réservés. Aucune des informationscontenues dans ce serveur ne peut être reproduite ou rediffusée sans leconsentement écrit et préalable de la SARL PressPepper. Tout contrevenants'expose aux sanctions prévues par les articles L 122-4 et L 335-3 du Code dela Propriété intellectuelle : jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 150 000euros d'amende.


Retrouvez toute l'actu de la région et recevez les alertes infos de la rédactionen téléchargeant l'application mobile RCA