Publié : 16 février 2016 à 7h31 par Anthony MARSAIS

Guerre de quartiers à Nantes : trois jeunes de la Bottière condamnés en correctionnelle

Une balle avait fini dans la porte de cuisine d'une habitante...

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Trois jeunes du quartier Bottière/Pin-Sec, à Nantes, ont écopé lundi de peines allant de deux ans de prison avec sursis à dix-huit mois de prison fermes, après un coup de feu tiré le 30 novembre 2014 rue Félix-Menetrier, non loin de chez eux, dans un climat de vives tensions entre les différents quartiers de la ville.


 


Une balle avait transpercé le volet puis la vitre d'une mère de famille totalement étrangère à l'affaire, avant de se loger dans la porte de sa cuisine.


 


Cette scène était survenue dans un contexte qui avait conduit la maire de Nantes Johanna Rolland à demander des renforts policiers à l'Etat. Il avait fait des victimes collatérales, comme le joueur du FC Nantes Abdoulaye Touré, qui avait été pris à partie par une vingtaine d'individus en marge d'un match de futsal à Malakoff, quartier d'où il est originaire.


 


UN DES DETENUS LIBERE


 


La peine la plus lourde a été prononcée à l'encontre de M.M., l'un des deux tireurs présumés, qui a écopé de trois ans de prison dont dix-huit mois avec sursis. Ce jeune de 25 ans, qui a déjà fait quatorze mois de détention provisoire, a été renvoyé en prison à l'issue de l'audience mais pourra bientôt solliciter un aménagement de sa peine.


 


L'autre tireur présumé, S.M., a lui écopé de deux ans de prison dont un avec sursis ; compte-tenu de ses quatorze mois de détention provisoire, ce jeune de 26 ans a été remis en liberté à l'issue du procès, sous les applaudissements nourris de plusieurs dizaines de ses connaissances.


 


Enfin, leur chauffeur présumé G.E.M., un jeune de 22 ans au casier judiciaire moins chargé que ses deux co-prévenus, a lui écopé de deux ans de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Nantes. Tous ont néanmoins été condamnés pour "association de malfaiteurs" et "violences avec usage d'une arme".


 


UN "QUIPROQUO" ?


 


Lors du procès, le premier avait juste reconnu avoir conduit les tireurs ce jour-là, tandis que les deux autres avaient nié en bloc toute implication. L'ADN de M.M. avait pourtant été retrouvé sur une cagoule jetée en boule sous la Peugeot 407 de son complice, lors de l'arrivée des policiers ; il était aussi porteur de traces de poudre.


 


Le procureur de la République - qui avait requis des peines allant de deux ans avec sursis à trois ans fermes - était pour sa part convaincu de leurs culpabilités. Le représentant du ministère public avait aussi évoqué un possible "quiproquo" dans l'enchaînement des faits : les tireurs seraient sortis de leur voiture pour tirer sur celle qui la suivait de près, en étant convaincus qu'il s'agissait de rivaux des quartiers nord... alors qu'il s'agissait en réalité d'autres jeunes de La Bottière.


 


Les avocats des trois prévenus avaient quant à eux plaidé la relaxe de leurs clients "au bénéfice du doute", les "incertitudes" étant trop nombreuses dans ce dossier "qui ne ressemble à rien", selon Me Pierre Huriet, l'un d'eux./GF (PressPepper)


 


 


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