Publié : 1er mars 2016 à 21h25 par Anthony MARSAIS
Femme jetée du 4e étage à Nantes : 12 ans de prison !
La victime avait 61 ans. Son meurtrier en a 54. Il reconnait un coup de poing mais pas la volonté de la jeter par-dessus le balcon.
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Douze ans de réclusion criminelle ont été prononcés mardi envers l'homme qui était jugé depuis la veille pour le "meurtre" de Joëlle B., tombée du quatrième étage d'un immeuble de la place Mangin, sur l'île de Nantes, le 9 septembre 2013.
La cour d'assises de la Loire-Atlantique a également ordonné un suivi socio-judiciaire de trois ans à l'encontre G.R., un alcoolique de 54 ans, quand il sortira de prison. Au moment des faits, l'homme avait 1,9 g d'alcool dans le sang, soit à peu près autant que sa victime, qui était hébergée depuis peu chez la même octogénaire que lui.
L'homme, déjà condamné à sept reprises, avait toutefois affirmé à l'audience n'avoir pas "jeté" Joëlle B. du quatrième étage, comme il l'avait pourtant dit au début de l'enquête, mais lui avoir simplement donné un "coup de poing" alors qu'elle se trouvait sur son balcon. "Elle m'a dit "Connard, tu resteras toujours un connard", a-t-il expliqué.
Son coup de poing aurait alors fait passer la victime par-dessus la rambarde de 90 cm de haut, et l'avait fait chuter de plus de 12 mètres de haut. "J'ai tenté de la rattraper, mais j'ai pas pu", a assuré G.R. aux jurés.
L'homme, qui se sentait menacé d'expulsion par l'octogénaire qui l'hébergeait, avait pourtant déclaré à plusieurs personnes qu'il comptait passer Joëlle B. "par la fenêtre un de ces quatre". Des propos qui lui avaient valu d'être initialement poursuivi pour "assassinat", c'est-à-dire un meurtre prémédité.
"Ca a fait un bruit sourd, comme une télé qui implose... Tout de suite, je me suis dit "Il l'a dit, il l'a fait"", avait ainsi témoigné lundi le patron du café de la place Mangin, qui avait vu le corps chuter. Le cafetier, qui avait servi juste avant "deux ou trois tournées de vin" à ces habitués, avait lui aussi senti "une tension" entre les protagonistes de l'affaire.
"La loi ne prévoit pas des peines différentes selon l'honorabilité des victimes : elle est la même pour le trafiquant de drogues que le gendre idéal", avait appuyé pour sa part l'avocate générale dans ses réquisitions, au terme desquelles elle avait demandé de prononcer quatorze ans de réclusion criminelle envers l'accusé./GF (PressPepper)